Chinese Connection 3

Samedi 18 septembre 2010 : Immersion

Ma première journée en Chine fut placée sous le signe du shopping… Vivien avait besoin de vêtements, n’ayant quasiment rien emporté avec lui, et devait faire son « Pretty (wo)man ». Nous sommes tous allés à Wangjing, Evan étant gardé par l'ayi, la femme de ménage. Tous les étrangers ici semblent en avoir une, d'ayi. Elle s'occupe de tout dans la maison quelques jours dans la semaine, et va même jusqu'à garder les enfants, le tout pour un coup abordable par rapport au niveau de vie des expatriés. Moi qui ne suis pas une passionnée de ménage, je la voyais comme une aide précieuse dont j'aurais grand besoin pour notre petit appartement réunionnais, même si jamais je ne pourrais me permettre un tel service en France... Alors dans une grande maison comme celle de mes amis, j'imaginai aisément que cela devenait une nécessité !

Je profite de ce premier récit d'excursion pour faire un rapide point sur la géographie de la capitale chinoise. "Facile" m'ont dit mes amis "c'est construit en carré !". Mouais... Facile peut être sur un plan, en attendant, c'est tellement immense et étendu que l'étranger est vite perdu et peut parcourir des kilomètres à pieds sans atteindre son but ! Cinq périphériques encerclent la ville, centrée autour du quartier historique avec la Cité Interdite :

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/cartotheque/pekin-capitale-metropole.shtml

Célia et Martin résident au Nord-Est, au niveau du cinquième périphérique, pas très loin de l'aéroport. Pour partir en vadrouille, le plus simple était de prendre un taxi. Il y en avait toujours en train d'attendre à la sortie du carré résidentiel. Ce jour là, donc, nous partions à Wangjing, approximativement encerclé en rouge sur la carte suivante :


Wangjing... Cette ville nouvelle semble être tout à la fois en construction, démolition et réhabilitation. Il y a là-bas un marché, ou plutôt un souk fourre tout où les prix défient toute concurrence. Je me sentais dans un no man’s land irréaliste, bétonné sans la moindre parcelle de naturel, abandonné de toute étincelle de vie, mais fourmillant paradoxalement d’activité. Je n’arrivais pas à saisir le but de toute cette agitation, le temps gris ne m’aidant pas à trouver un sens à ce que je voyais. D’immenses immeubles se dressent, isolés, au milieu d’un micmac d’avenues, de terrains vagues emplis de gravats, de quartiers de bicoques commerçantes qui, lorsqu’elles ne semblent pas vides et abandonnées, proposent à la vente de tout et n’importe quoi.

Nous sommes allés manger dans un petit restaurant assez rempli dans lequel nous fîmes une entrée remarquée, les clients et employés ne semblant pas s'attendre à une arrivée massive de "laowai", c'est à dire d'étrangers. Nous fûmes installés à une table un peu à l’écart et Célia et Martin commandèrent pour nous des plats tous plus ou moins épicés qui n’aidaient en rien à rafraîchir la chaude atmosphère. Une multitude de plats sur la table et un trop petit appétit pour en arriver à bout. Ils nous présentèrent les fameux œufs de cent ans, et je dois avouer que, même si je ne pense pas être difficile, je me retrouvai face à une limite infranchissable. Le blanc devenu d’un noir translucide, et le jaune transformé en une boule m’inspirant de la cendre, le tout un peu caoutchouteux comme du pneu… Non, vraiment, ç’en était trop pour moi ! Peut être allais je m’y habituer, peut être fallait il éduquer son goût pour pouvoir apprécier, peut être la nausée que j’avais en raison de la chaleur qui régnait dans l’établissement me coupait elle l’appétit de la découverte, mais en tout cas je ne garde pas un souvenir mémorable de cette expérience.


Le ventre lourd, j’étais contente d’aller bouger et « respirer » dans le marché, où nous avons passé un bon moment. Je regardais Célia et Martin marchander, admirative et aussi un peu envieuse de pouvoir moi aussi être un jour suffisamment à l’aise pour faire de même. L’offre importante et le prix des produits proposés avaient de quoi faire tourner la tête. Vivien s’en est d’ailleurs donné à cœur joie, lui qui n’est arrivé qu’avec très peu de vêtements pour tout acheter sur place.

Après le marché, nous nous sommes promenés, suivant nos hôtes dans les grandes rues, pour finalement atterrir dans un pub irlandais (intéressant !) où nous avons bu un verre avant de rentrer.

Il était prévu que Vivien et moi allâmes à la Cité Interdite le lendemain, et je ne pouvais m’empêcher de ne pas être bien tranquille à cette idée. Tout me paraissait si complexe autour de moi ! La langue, les habitudes, ce que font les gens, ce qui est écrit… Mais les chinois me semblaient gentils, à en croire les sourires des vendeuses que nous avions rencontrées ce jour là. J’ai ainsi passé la soirée à réviser quelques phrases toutes faites dans mon guide de conversation, tout en ayant conscience de l’inutilité de l’opération. Je me rappelais de situations similaires la veille de partiels lorsque j’étais étudiante… Comme tout ceci me semblait vain !

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