Cilaos, on y revient toujours

Hop ! Un week-end de troc du chat pour des fleurs... ;o)

Il y a des matins comme ça où je me réveille avec des subites envies compulsives. Quand cela reste de l'ordre du "je veux du chocolat" ou "je vais ranger la case c'est Tchernobyl ici", ça va... Mais quand c'est "je veux aller à Cilaos", là, c'est plus problématique !

Cilaos est un des trois cirques de l'île. La commune fut fondée par des esclaves fuyant leur condition et je trouve l'accès à la mesure de sa tragique histoire. La route est tortueuse, se fraie péniblement un chemin en serpentant sur de hauts remparts abrupts et noirs, et à chaque moment la menace d'une chute de galets pèse sur le voyageur telle l'épée sur Damoclès. Si cette route est ainsi au 21ème siècle  je n'ose imaginer ce que pouvait être le périple au 19ème, alors qu'elle n'était même pas tracée !

Cela faisait un long moment que je n'y étais pas allée. La dernière fois, c'était pour le boulot, en plus, avec un aller retour dans la journée sur la route de la mort aux 10 000 virages... J'avais besoin de m'aérer la tête et rien de tel qu'un tour en montagne pour se rafraîchir les neurones ! Hors de question cependant d'y aller en moto. Et, quitte à prendre la voiture, nous avons embarqué mère et grand mère dans notre expédition.

Pause sur la route qui tourne vraiment trop ^^;

Les Trois Salazes depuis Cilaos, sous la Lune

Le temps était étonnamment magnifique. Je voulais partir sur le sentier de la cascade Bras Rouge en passant par les anciens thermes, mais nous n’eûmes PA et moi pas le courage de nous lancer dans une longue marche en raison du mal de coeur provoqué par l'heure de trajet en voiture. Et puis je trouvais plus sympa de rester tous en groupe pour monter jusqu'à la Roche Merveilleuse, afin d'aller admirer le panorama sur le cirque depuis ce beau point de vue. Le Piton des Neiges était complètement dégagé et un ciel bleu azur coiffait le cirque. Un vent frais nous protégeait de la morsure du Soleil et l'air était délicieux.


Vue sur le Piton des Neiges à travers la forêt

 

 Les chênes de Cilaos (si, si, des vrais de vrais, tout comme en métropole !)

Méditation sur le sentier

 

Pour le rocher des merveilles, follow the Tec Tec

Point de vue sur Cilaos depuis la Roche Merveilleuse


De retour en ville, nous sommes allés déjeuner dans un restaurant conseillé par plusieurs collègues, le Sentier, au niveau de l'église. Une bonne adresse en effet, leur rougail saucisse est excellent, et peu importe la route vomitive du retour qui nous attend ^^; !

Le voyage n'aurait pu être complet sans une dégustation de lentilles, production locale.

 Cilaos, village de montagne, mais avec des palmiers !

Cilaos est un endroit vraiment époustouflant. L'endroit me rappelle les vacances hivernales familiales au Mont Dore au pied du Puits de Sancy en Auvergne. Il y a en commun une ambiance de station thermale combinée à un village d'altitude, la fraicheur de l'air, des batiments en bois... Mis a part qu'à Cilaos, il y a des palmiers ! Le temps y semble s'écouler différemment, le calme et la sérénité y règne. La prochaine fois il faudra vraiment que nous y restions au moins une nuit pour pouvoir pleinement nous imprégner du lieu...

Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés au Cap la Houssaye. Combien de fois suis je passée devant sans même prendre le temps d'aller visiter l'endroit ! Le spot est très prisé par des plongeurs fous. Cependant, en cette période de menaces de requins, je pense que les ardeurs des plus téméraires sont calmées à l'idée de trouver à la réception dans l'eau une gueule pleine de dents grande ouverte en guise de bienvenue !




Et le week end n'aurait été complet sans une visite à la cousine qui vient d'acheter sa case avec son chéri ! En plein travaux, ils nous ont fait visiter leur nouveau nid et le dimanche ainsi passa autour d'un riz cantonnais cuisiné maison...









Mû (e) !

Oh (O_O) !

Quand est ce que le papillon se décidera t il enfin à quitter son isolement de chrysalide pour enfin revenir vers la lumière ?

Ces derniers mois, toute mon énergie fut canalisée vers le faire... Beaucoup d'agitation, de dispersion, pour un unique but : fabriquer, agir dans le concret, afin de se (r)assembler et se (re)construire. Je me suis laissée complètement absorber, laissant filer le temps sans le sentir, espérant juste qu'il servira ma mue.

Cet élan s'est au départ essentiellement exprimé dans mes costumes de danse. Assise à ma machine à coudre, je travaillai à me créer une nouvelle peau, à m'inventer de nouveaux personnages. Il faut dire que la danse m'occupe actuellement énormément l'esprit. Tout a commencé je pense en avril dernier avec mon baptême du feu de solo de danse orientale.  Ma propre chorégraphie, mon propre costume, une mise à l’épreuve de laquelle je suis ressortie définitivement résolue à progresser.






Comme nous préparons un grand spectacle pour fin octobre, le rythme au niveau des cours et des répétitions  s’est intensifié, de nombreuses chorégraphies étant à apprendre, et les occasions ne me manquent pas pour coudre, broder et confectionner costumes et parures.


 Costume de bellywood

Flamenco oriental

 Ceinture à pompons pour du Shaabi : inutile de dire le temps qu'il m'a fallu pour confectionner toutes ces petites boules de laine >.< !!

La danse ainsi m’absorbe, mais malheureusement mon travail également. Depuis avril, ma vie professionnelle est trop prenante à mon goût, et je ne parviens en rien à prendre du recul. Encore une fois, je suis focalisée sur la production et la productivité et par là même me sens grandir et me développer, de plus en plus sûre de mes connaissances et compétences. Mais ce au détriment de ma santé, la fatigue grandissante nourrissant maints maux. Il me semble une éternité depuis mes dernières vacances !

Et voilà comment au final je me sens en pleine mutation. J’attends que me passe cette expression du faire, ou du moins qu’elle se fasse moins pressante, car d’un côté elle m’entrave. Peut être est ce aussi l'hiver qui a fait que je me suis mise en hibernation, recroquevillée sur moi même, limite monomaniaque. Cependant, je me réveille doucement et rouvre les yeux, éblouie par le soleil qui revient. J'ai presque failli rater la floraison de mon aloès, c'est dire !



 Un aloès en floraison, cela ne peut qu'être de bonne augure...


~ Le faire est révélateur de l'être - Jean-Paul Sartre ~