Chinese Connection 2

Première partie : Ich bin ein Beijinger !

Mon voyage a tout d'abord débuté par la capitale, Beijing (ou Pékin, c'est selon). Nous y sommes restés une semaine et avons pu un peu nous familiariser avec la vie en Chine, apprenant les petits "trucs" pour réussir à nous débrouiller et expérimentant malgré nous les boulettes à éviter. Nous avons visité plusieurs sites remarquables et en avons pris plein les yeux. Fraîchement débarquée de mon île tropicale, le choc environnemental fut cependant rude, non pas par rapport au climat, mais plutôt par rapport au monde, aux bruits, à la pollution. Car Beijing est loin d'être une ville reposante !

Vendredi 17 septembre 2010 : Bienvenue en Asie, Hong Kong vous accueille !

L’ouverture du petit livre rouge se fait depuis l’aéroport de Hong Kong après déjà 12 heures de voyage. Je peine à croire ce que mes yeux me donnent à voir et à réaliser que je suis ici. Ce matin, le Soleil s’est levé sur Phuket en Thaïlande, brillant, généreux, illuminant les nuages bleutés en contrebas. J’espère que c’est un signe propice pour mon voyage…

Il faut dire qu’il a plutôt bien débuté avec des rencontres sympathiques au cours de mes précédents vols. J’ai le souvenir de ce monsieur Mauricien assis à côté de moi dans ce coucou à hélices qui faisait la traversée entre Saint Denis et Plaisance, l'aéroport Mauricien où je faisais escale, qui m’a permis d’oublier la carlingue et son brouhaha inquiétant. Et le visage de ce réunionnais dans le vol qui nous a fait traverser l’Océan Indien en diagonale, qui venait en Chine pour affaires durant exactement la même période que moi. J’aime ce genre de coïncidences. Ne connaissant même pas son nom, je savais que j’allais le retrouver sur le vol du retour trois semaines plus tard…

10 heures de vol et ce fut l’arrivée à Hong Kong, stupéfiante. J’ai comme tout le monde beaucoup entendu parler de cette ville, mais jamais je ne l’aurais imaginée ainsi. Une ville en légos, constituée de plusieurs villages de buildings immenses éparpillés sur les montagnes verdoyantes, tous identiques, des tours de béton et de verre élancées. Des gens vivent ils vraiment dedans ? C’est la question qui sans cesse me revenait à l’esprit, tellement ce que je voyais me semblait déshumanisé et standardisé.



Toute cette urbanisation se développe sporadiquement au milieu des montagnes, sur la côte dentelée baignée par la mer. Je n’arrivais pas à identifier où se trouvait la « vraie » ville, en supposant toutefois qu’il y en ait une. De nombreuses îles finement ciselées sont posées sur l’eau tels des nénuphars sur un bassin. L’aéroport fut construit sur une des îles qui fut rasé à ce dessein... Rien ne les arrête ! Une sensation de surréalisme m’envahit. Dans le port mouillent de nombreux bateaux de manière en apparence si désordonnée que je me demandais comment ils pouvaient manœuvrer pour rentrer ou sortir.

A partir de ce moment, je commençai à ne plus rien comprendre autour de moi, mais qu’importe, la découverte l’emportait sur le stress. Encore quelques heures de voyage me séparaient de Pékin et je sentais que je n’étais pas au bout de mes surprises !

Premiers pas sur la Lune.

Je suis bien arrivée à Beijing, ou Pékin, je ne sais jamais comment il faut appeler cette ville. Cette arrivée met un terme à toutes mes craintes. Avion retardé à Hong Kong, la porte d’embarcation pour mon avion a été modifiée et je commençais à paniquer lorsque, après 14 heures de vol et 26 heures sans dormir, je me rendais compte que j’étais trop fatiguée pour aligner deux mots d’anglais. Je me retrouvais avec les possibilités de conversation d’une algue sur un rocher en marée basse, et ne comprenais pas ce qui se passait. Heureusement j’ai trouvé deux sympathiques personnes anglophones pour papoter et me guider ! L’un était québécois : en Chine depuis 15 ans, il parlait couramment anglais, français et chinois. J’admire ces personnes polyglottes…

Les dernières heures de voyage furent les pires, même si j’empruntais une compagnie, Dragonair, qui se félicitait sans cesse d’être la meilleure compagnie régionale au monde ! Fatigue, lassitude, hâte, je décidai pour passer le temps de commencer à lire mon livre de voyage, Passagère du Silence de Fabienne Verdier… Grossière erreur ! J’ai préféré refermer le bouquin à la fin du deuxième chapitre pour limiter les frais, sinon j’allais vraiment paniquer à l’aéroport…

Le débarquement à Beijing se fit cependant tout naturellement, trop facilement même. J’en étais presque déçue ! Rien de bien dépaysant dans cet aéroport international, à la différence de Hong Kong.

Quelle joie lorsque le jeune flic à la panne de sourire et même de toute émotion, tamponna mon visa ! « Poum poum » « Welcome » me lança t il mais mon esprit était déjà au-delà. Enfin en Chine. Vraiment en Chine. J’ai de suite récupéré ma valise qui semblait arriver en même temps que moi sur les tapis roulant pour retrouver Célia et Martin au milieu de la foule accueillant les voyageurs nouvellement débarqués.

Soulagement et changement d’ambiance radicale qui me fit oublier toute fatigue. Nous n’avons pas arrêté de papoter avec Célia, entre filles à l’arrière du taxi qui nous emmenait chez eux, un peu frénétiquement, depuis tout le temps durant le quel nous ne nous étions vues. Martin entretenait la conversation en chinois avec le chauffeur. Je ne saisissais strictement rien, si ce n’était la musique de la langue, et encore, tout cela sonnait étrange à mes oreilles. Où sont les mots, où s’arrêtent les phrases ? Avec les différents tons, mon oreille naviguait sur une mer inconnue et houleuse.

Le temps était gris et pluvieux sur la capitale, si bien que je ne vis rien des alentours, d’autant plus que nous empruntions une autoroute pour rejoindre leur quartier. Leur maison fait partie d’un lotissement privé. Et quelle maison ! Jamais de ma vie je n’ose espérer habiter une si grande résidence, qui semble être conçue pour accueillir deux familles entières ! J’y ai retrouvé Vivien, arrivé de France avec eux depuis deux jours déjà, ainsi que le petit Evan que j’avais rencontré alors qu’il n’avait que quelques semaines il y a un peu plus d'un an et demi. Désormais il a des airs de petit prince fripon avec ses boucles blondes et ses yeux curieux de la vie.

La soirée s’est étalée jusqu’à minuit sans que je ne m’en rende compte, partant au final me coucher après 36 heures sans sommeil…

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